AI :promesses de productivité, apocalypse pour l’emploi?

Publication
Éducation
Villes
Média

AI :promesses de productivité, apocalypse pour l’emploi?

Image
AI
Author
Nicolas Van Zeebroeck
Publisher
The Conversation
Abstract

Depuis la sortie de ChatGPT en novembre 2022, les spéculations vont bon train quant à l’impact économique de l’intelligence artificielle (IA). Les uns promettent un boom de productivité à venir, les autres une apocalypse sur le marché de l’emploi. Nicolas van Zeebroeck, Faculté Solvay Brussels School, a mené une étude pour la Commission européenne, sur l’influence de la IA sur les marchés du travail.

L'étude réfute 3 hypothèses avancées par les travaux de Carl Frey et Michael Osborne, chercheurs à Oxford, en 2013.

Une première hypothèse concerne le fait que les IA soient adoptées rapidement et massivement, mais l’adoption de l’IA est en réalité très limitée. Quelle que soit la technologie d’IA considérée, elle ne concernait jamais plus de 13 % des entreprises. Des outils restent difficiles à mettre en œuvre dans des processus complexes et des risques liés à leur manque de fiabilité demeurent.

La seconde hypothèse associe adoption de la technologie numérique et croissance de la productivité. La longévité de cette croyance peut étonner alors que le paradoxe de la productivité, énoncé par Robert Solow dès 1987 n’a toujours pas été démenti. On peut ainsi spéculer que derrière le paradoxe de Solow se cache un phénomène sournois : le numérique permet souvent d’automatiser des tâches, mais en générant davantage de tâches de contrôle, de réconciliation ou d’encodage, bref, de bureaucratie.

Pour que la technologie détruise l’emploi, il faut encore, troisième hypothèse, que les gains de productivité qu’elle engendre viennent se substituer au travail humain. D’une part les emplois forment des ensembles sophistiqués de tâches dont certaines seulement peuvent être ponctuellement automatisées. La technologie modifierait ainsi la structure et le contenu des emplois plus qu’elle ne les détruit. D’autre part, la technologie engendre de nouveaux métiers, comme le montrent les travaux de David Autor, économiste américain, professeur au MIT.

 

 

 

Countries/Region