Archéologue au Musée de Naples, Bernardo arrive à Tunis quelques jours après l’attentat contre le Musée du Bardo. Napolitain et tunisois, issu d’une famille italienne ayant pris racine dans ce pays depuis près deux siècles, mais qui s’est vue dans l’obligation d’en partir après l’indépendance. Il est aussi en "mission" pour retrouver les traces de son grand-père disparu, Tomasso Palagio ; grand-père ayant fait le choix de ne pas quitter son pays natal.
Il s’interroge sur les motivations des terroristes du Bardo, leur volonté de détruire les témoignages du passé, leur volonté d’iconoclastie.
Mais Bernardo est aussi narrateur, racontant l’histoire d’un groupe de migrants assassinés à Skopje par un ministre ayant tenté de les faire passer pour un groupe de terroristes. Les biographies des sept suppliciés ne le quittent pas, allant jusqu’à se rendre en Macédoine pour enquêter. Il y est témoin du projet porté par les nationalistes de ce pays, « l’antiquisation », soit la transformation d’une ville en vitrine de statues grandiloquentes, architectures et arts pervertis.
Après des mois de recherches, il réalise que ces deux histoires, n’ayant ni les mêmes personnages ni le même lieu, sont en résonance l’une à l’autre, que sans la mémoire de ces victimes, il n’aurait sans doute jamais pu accepter la disparation de Tomasso. Les disparus de Skopje et de Tunis sont liés par son obsession pour la recherche d’une forme de vérité et d’être au monde.