Traversons la mer
Le but de cette activité est de stimuler la réflexion individuelle et la discussion de groupe sur les perceptions de la migration dans la région euro-méditerranéenne et les peurs qu’elle suscite.
Présentez l’activité en montrant au groupe les deux boîtes et demandez-leur d’imaginer qu’ils doivent partir vivre de l’autre côté de la Méditerranée : au sud s’ils vivent au nord et au nord s’ils vivent au sud. Qu’est-ce qui les préoccuperait le plus dans le fait le vivre dans cette nouvelle région ?
Distribuez des petites feuilles de papier et demandez aux participants d’écrire leurs préoccupations, d’en écrire autant qu’ils le souhaitent, mais chacune sur une feuille séparée. Celles-ci peuvent rester anonymes.
Quand ils ont terminé, les feuilles doivent être déposées dans la boîte appropriée.
Discuter des préoccupations :
Divisez les participants en un nombre pair de groupes en veillant à ce que chaque groupe comprenne des personnes de pays du nord et du sud. Chaque groupe doit compter au maximum cinq personnes.
Distribuez les feuilles « du nord » à la moitié des groupes et les feuilles « du sud » à l’autre moitié. Demandez aux groupes de lire à voix haute (au sein du groupe) les feuilles qu’ils ont reçues et de discuter de chaque préoccupation entre eux. Demandez-leur de réfléchir en particulier aux questions suivantes :
Partagent-ils l’inquiétude soulevée ?
Comment pourraient-ils rassurer une personne ayant cette préoccupation ? Le pourraient-ils ?
Demandez aux groupes d’utiliser les 20 minutes suivantes pour produire une présentation sur paperboard pour les autres groupes.
Ils doivent se concentrer sur les préoccupations spécifiques dont ils ont discuté et essayé de présenter ce qu’ils ont appris des autres membres de leur groupe sur les différentes régions.
Prévoyez du temps pour que chaque groupe puisse présenter les résultats de son travail sur paperboard. Une fois les résultats présentés, l’animateur peut recourir aux questions suivantes pour débriefer l’exercice avec l’ensemble du groupe :
Quel est votre sentiment à propos des discussions qui viennent d’avoir lieu ?
Avez-vous été surpris par les préoccupations soulevées au sujet du lieu où vous vivez ou par ce que vous avez appris sur les autres régions ? Sur quoi se fondaient les préoccupations soulevées ? Sur ce que disent les médias, sur les expériences de proches, sur des expériences personnelles, sur autre chose ?
Avez-vous moins de préoccupations que vous n’en aviez au début de l’activité ? Avez-vous une image différente de l’autre région ?
Selon vous, pourquoi existe-t-il des perceptions erronées ? Quelles sont les sources de la plupart de nos informations sur les autres cultures ? Pensez-vous que toutes les personnes qui migrent dans l’espace euro- méditerranéen sont confrontées à ces peurs ?
Pensez-vous qu’il y a plus de différences ou plus de points communs entre les jeunes de différentes régions de l’espace euro-méditerranéen ? Que pouvons-nous faire pour arriver à une image plus nuancée des autres régions de l’espace euro-méditerranéen ?
Comment pouvons-nous contribuer à briser les stéréotypes qui prévalent dans notre culture, et en particulier parmi les jeunes ?
Certaines personnes se demanderont peut-être si elles vivent au nord ou au sud ! Pour clarifier les choses, limitez le nord et le sud au « nord de la Méditerranée » et au « sud de la Méditerranée », ou laissez les participants décider eux-mêmes où ils estiment vivre actuellement. Idéalement, environ la moitié de chaque groupe doit venir d’une région et l’autre moitié de l’autre.
Quand les participants écrivent leurs préoccupations, encouragez-les à être ouverts et honnêtes dans ce qu’ils écrivent, mais rappelez-leur aussi de penser aux sensibilités des autres membres du groupe. Expliquez-leur qu’un des buts recherchés est d’explorer les préjugés qui existent, et qu’ils ne doivent donc pas avoir peur de les exprimer.
Cette activité est très efficace mais peut aussi susciter beaucoup de controverse si vous avez des groupes qui représentent différentes régions du pourtour méditerranéen. Assurez-vous que les participants sont suffisamment à l’aise les uns avec les autres pour partager leurs préoccupations, et qu’ils seront attentifs aux autres lorsqu’il s’agira d’en discuter. Envisagez d’établir des règles de base au début de l’activité et soyez prêt à gérer les éventuels conflits pouvant se présenter. Encouragez chacun à écrire au moins une préoccupation.
Suggérez aux groupes de commencer à travailler à leur paperboard au moins 20 minutes avant la fin. Ils doivent produire quelque chose de visuel que les autres comprendront et trouveront intéressant, et qui réponde aux préoccupations spécifiques dont ils ont discuté au sein de leur groupe. Vous pouvez inviter les groupes à présenter leurs résultats ou simplement afficher les feuilles de paperboard et donner quelques minutes aux participants pour les observer. Dans un cas comme dans l’autre, invitez les participants à donner des commentaires à chacun des groupes.
Si les résultats présentés sont trop généraux, certains participants peuvent avoir le sentiment que leurs préoccupations n’ont pas été pris en compte. Dans ce cas, vous pouvez offrir aux participants la possibilité de demander en détail aux groupes la manière dont ils ont abordé la question. Cependant, essayez de limiter cette étape dans le débriefing, de manière à ne pas répéter des discussions que certains groupes auront déjà eues. Vous pourrez introduire les notions d’Orientalisme et d’Occidentalisme, demander aux participants ce qu’ils savent de ces concepts, et s’ils trouvent ces notions utiles dans la manière d’expliquer les discussions qu’ils viennent d’avoir.
Trouver des matériels sur la situation des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile dans votre propre contexte. Il est possible d’organiser une réunion avec des organisations travaillant dans ce domaine, d’organiser une visite ou des actions de soutien.
Encourager les participants à trouver davantage d’exemples dans leurs propres sociétés donnant lieu à des représentations négatives des autres cultures. Ils peuvent écrire un courrier à leur journal local voire écrire un article afin de dissiper certains mythes destructeurs.